Aline était comme quelqu’un qui va partir pour un grand voyage. Toute sorte d’attaches s’étaient brisées dans son cœur. Il y avait dedans le regret du passé et la crainte de l’inconnu ; mais il y avait aussi de grands désirs comme des vagues qui la portaient vers Julien.
Elle se mit à récurer la cuisine et elle frottait le carreau à genoux, ayant noué autour de ses reins son tablier de serpillière. Et elle frottait de toutes ses forces avec une brosse et du savon, pour faire passer le temps, pendant que l’eau faisait de l’écume et que ses mains devenaient violettes, à force de tordre le torchon.
Ensuite, elle nettoya le râtelier aux assiettes luisantes, ternies au milieu par l’usure. Midi vint.
À l’heure du café, une voisine entra emprunter du cerfeuil pour sa soupe du soir.