Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/90

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— C’est que je dormais.

Et elle fut bien grondée, mais elle garda son secret. Et il aurait mieux valu pour elle qu’il n’en fût pas ainsi, seulement il y a un arrangement des choses qui est fait depuis toujours ; nous entrons par les portes qui s’ouvrent devant nous et les autres restent fermées.

Le fourneau fumait, la fumée sentait la vanille, le feu tirait mal, il faisait toujours du vent. Aline s’émerveilla des choses, car tout avait changé. C’était bien sa mère, c’était bien la table et les chaises, le foyer noir et les fagots auprès, mais ce n’était plus rien de tout cela. Ou bien c’était tout cela avec autre chose encore. Elle non plus n’était pas comme avant. Et elle ne serait jamais plus comme avant.

Cependant la vie l’avait reprise. Elle voyait qu’il faut être prudente et qu’elle