Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/91

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ne l’avait pas été. Elle examina dans sa chambre. Quand elle s’asseyait sur le rebord de la fenêtre, elle n’avait qu’un tout petit saut à faire, on pouvait sortir sans faire de bruit. Elle soufflerait sa lampe comme elle avait fait, mais ensuite elle écouterait à la cloison ; on reconnaît quand les gens dorment à leur façon de respirer ; puis elle attacherait les croisées avec des ficelles. Il y avait ses souliers à nettoyer en rentrant et ses jupes à brosser ; enfin se coucher sans lumière. Elle pensait : « Il y a quatre ou cinq choses. » Elle ne rougissait plus de mentir.

Quand le soir fut venu, elle fit comme elle avait pensé. Elle avait même troussé ses jupes. Julien avait bien dormi et bien mangé ; il rit, disant :

— On te voit les mollets, tu as du bonheur qu’il fasse nuit.