Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/99

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rient ou bien elles pleurent, ça n’y fait rien ; elles y viennent toutes. Elles ne peuvent pas se passer de nous…

Mais Aline dit tout à coup :

— À quoi penses-tu ? tu ne dis plus rien.

Et il se rappela qu’elle était là.

— À quoi je pense ? À toi, bien sûr.

Alors il lui serra le bras pour la faire crier.

— Oh ! disait-elle en riant, lâche-moi, tu me fais mal.

Mais il serrait plus fort.

— C’est pour qu’on sache pourquoi tu pleures.

— Tu me fais bien mal, reprit-elle, tu sais.

Et lui disait :

— C’est que je ne serre presque pas, c’est à peine si je te touche. Ah ! si je voulais, tu verrais.