Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/49

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était ressorti devant elle ; l’arrosoir peint en vert était posé de nouveau au milieu de l’allée.

Tous les petits objets dont elle se servait qui lui avaient été rendus : l’arrosoir, le sarcloir, le petit râteau de fer, la pelle à fossoyer à la lame tout usée, le plantoir de bois dur, le cordeau avec quoi on trace les sentiers, le corbillon d’osier non écorcé, le vieux couteau à arracher les mauvaises herbes ; et elle, joignant les mains : « Mon Dieu ! l’ai-je bien mérité ? » parce qu’elle était humble de cœur.

« Qu’ai-je fait, qu’ai-je fait, pour que j’aie été rachetée et que j’aie revu la lumière ? comme qui aurait fait dans la semaine un petit voyage, et ensuite le dimanche serait venu pour toujours… »

C’était tellement beau que, comme Catherine, elle n’y avait pas cru d’abord. Mais une abeille s’était approchée d’elle,