Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/48

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pas à elle. Elle se souvenait qu’elle avait vainement cherché à se tenir debout à côté du lit dans la pauvre petite chambre froide où un mauvais falot-tempête fumait sans éclairer ; elle n’avait pas pu, la tête lui tournait.

Et puis ?… Et puis plus rien. Et du temps qui avait passé, beaucoup de temps peut-être ; elle se demandait, elle aussi : « Combien de temps ? » elle ne savait pas ; — mais ce qu’elle voyait à présent, du moins, c’est que son jardin lui avait été rendu et jamais plus ne lui serait repris.

Et ce qu’elle voyait, c’est qu’elle n’avait plus rien à craindre, elle non plus, des hommes, ni des choses, étant désormais à l’abri du mauvais temps, de la grêle, des gelées, de toutes les tristesses, de toutes les espèces de morts.

Le mur gris au crépi tombé, où s’accrochaient des touffes de quarantaines,