Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/73

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il s’est entendu appeler, et elle l’appelait déjà.

Il n’a pas hésité, il ne pouvait pas se tromper, elle l’appelait, il s’est mis debout.

Il a d’abord sorti sa tête, puis tout son corps dans la lumière, mais en même temps qu’il sortait son corps, son corps se tournait de lui-même dans la direction qu’il fallait.

Il n’aurait pas eu besoin de voir, il aurait pu être aveugle comme Bé. Il y avait une main qui le tenait, et elle le tenait par le haut du bras, le tirant sans cesse à elle. Il n’aurait pas voulu venir qu’il serait venu ; il ne savait pas s’il voulait venir ou non ; il n’a pas eu à se le demander. Il a longtemps suivi la route qui va le long de l’eau vers l’est et les levers de soleil, et vers où est Jérusalem. Le ciel s’est habillé de blanc, puis de rose. Il marchait dans le