Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/75

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fleuve, qui en occupe le milieu, coulant entre deux hautes chaînes de montagnes toujours plus hautes.

Et les deux chaînes se sont rapprochées toujours plus ; elles ont fini par se rapprocher tellement qu’il n’y a plus eu devant lui qu’une étroite porte entre des rochers ; mais il marche toujours et c’est midi et il passe la porte ; tout aussitôt la vallée s’est élargie : et c’était dans le bout, sur un de ses versants.

Elle l’attendait, elle savait qu’il devait venir, elle n’était pas pressée.

Il allait vers elle, et, elle, elle avait été l’attendre dans le bois des Ciernes ; elle savait qu’il allait venir, lui savait qu’elle l’attendait.

Maintenant on ne peut pas ne pas être réunis et on ne peut pas ne pas être ensemble, quand on est fait pour être ensemble ; — et c’était dans le bois des Ciernes, où la pente pierreuse