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XII


Alors vint cet avant-dernier dimanche (car le dernier n’a pas compté).

Bolomey, ce jour-là, avait pêché tout le matin, bien qu’il soit défendu de pêcher le dimanche, mais le garde-pêche était de ses amis. L’après-midi, il a remis ses grandes bottes de caoutchouc qui lui montent jusqu’à mi-cuisses ; il remet sa veste kaki à boutons de métal sur lesquels on voit des têtes de sanglier. Il remontait la Bourdonnette. Il a poussé jusque sous le viaduc du chemin de fer aux grandes arches de pierre, dont la succession fait toute la traversée de la combe, tandis que la rivière passe entre deux de leurs piliers. Bolomey s’est arrêté sous le viaduc. On s’appuie à la maçonnerie. Le regard mis debout monte droit contre elle et à plat comme si on y appliquait y un mètre, monte contre tous ces mœllons bleus posés l’un sur l’autre chacun dans son cadre de ciment ; monte contre la construction qui va un peu en arrière et est en retrait dans le