Page:Ramuz - La beauté sur la terre, 1927.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! Mademoiselle…

Elle reprend :

— C’est qu’ils sont toute une bande en bas qui vous attendent…

Elle montrait les contrevents derrière lesquels c’était, en effet, comme quand on frappe des cailloux l’un contre l’autre, et c’était comme un bruit de vent. On entendait un gros rire, on entendait qu’on appelait Milliquet, on entendait donner un coup de poing sur la table.

— J’ai peur, continuait-elle, que le patron ne monte, parce qu’il a dit que, si vous ne veniez pas, il monterait…

Puis elle a de nouveau tout oublié :

— Oh ! comme c’est beau ! Qu’est-ce que c’est ?

Montrant les choses qui avaient été tirées de la valise, et éparses autour de la valise sur le lit :

— C’est des choses de chez vous ?…

Mais on l’appelait dans l’escalier. Et vite :

— Je remonterai, Mademoiselle… Je viendrai vous dire ce qui se passe…

Elle redescendait déjà quatre à quatre et la porte de Mme Milliquet se refermait.

Cependant, là en bas, sur la terrasse, ils regardent tous vers ce second étage. Ils regardaient de la terrasse et par les vides que laissaient entre elles les branches des platanes, ces deux fenêtres qui se touchaient dans le milieu de l’angle, sous le faîte même du toit. On regardait là-haut, parce qu’on savait