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DANS LA MONTAGNE

— Oh ! moi, tu sais, je suis d’accord ; il y a longtemps que j’y pensais, l’affaire était seulement de trouver preneur. Mais, maintenant, bien entendu, c’est une question qui ne peut être réglée qu’en conseil et par le conseil ; alors il faudrait d’abord que je voie un petit peu ce qu’on en pense… Oui, comme ça, préparer l’opinion. Ensuite, je te ferais signe…

— Entendu.

Ils burent un verre.

— Pour moi, disait Crittin, ça ne fait pas l’ombre d’un doute que la chose ne s’arrange, si on sait seulement s’y prendre, car personne n’y croit plus, au fond, à ces histoires, sauf deux ou trois vieux. Tu n’as qu’à y aller carrément, à mon avis, ça ne peut que te fortifier, tu verras, parce que c’est la jeunesse qui est derrière toi… Santé !…

— Santé !…

— Et il ne resterait plus qu’à s’entendre au sujet des conditions, mais sûrement qu’on s’entendra ; j’amène mon neveu Modeste, j’ai la chaudière, j’ai tout ce qu’il faut… On pourrait commencer les réparations au milieu de mai… Tout serait prêt pour la fin de juin…