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DANS LA MONTAGNE

Alors Clou le regarde qui s’en va, le regarde qui s’en va toujours plus ; puis se remet en route de son côté.

Ils firent tout ce qu’il fallait faire. Ils avaient de nouveau été prendre la hache à long manche ; ils allaient d’une bête à l’autre.

Le beau temps a continué de se tenir au-dessus d’eux ; ils se sont déplacés, un moment encore, sous le beau temps ; puis la fatigue leur est venue.

Il y avait cette grande chaleur ; il y avait qu’ils n’avaient pas dormi et qu’ils ne mangeaient presque plus. Il y avait aussi l’espèce de besogne qui était la leur maintenant. Voilà alors qu’à la cinquième ou sixième bête, ils se sont laissés tomber assis l’un à côté de l’autre, au grand soleil, parmi les mouches, avec leurs cheveux longs, leurs barbes de quinze jours sous leurs chapeaux crevés et aux ailes qui ne tenaient plus.

Ils ont eu soif ; le maître a dit à son neveu d’aller chercher de l’eau à la fontaine qui n’était pas très loin de là ; le neveu d’abord n’a pas bougé.

Il a fallu que le maître se fâche : alors le neveu a été en courant remplir sous le gou-