Page:Ramuz - La grande peur dans la montagne, 1926.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
DANS LA MONTAGNE

s’est arrêté. Le maître s’est arrêté ; il a passé la tête dans l’ouverture de la porte et il appelle ; il a appelé une seconde fois, on ne devait pas répondre ; le maître n’entrait toujours pas, comme s’il n’osait pas entrer. Puis on le voit qui a pris son neveu par le poignet et tire à lui son neveu en faisant un mouvement de côté avec la tête.

Ils ne sont pas entrés ce soir-là pour dormir dans l’abri aux hommes, mais dans l’abri aux bêtes, s’étant poussés l’un l’autre tout à coup en avant dans cette autre porte comme s’ils avaient été poursuivis.

Barthélemy a été seul, il regarde : plus personne ; — c’était comme s’il n’y avait jamais eu personne à cette place, ni nulle part.

Il voyait seulement l’ombre de la paroi venir à lui avec rapidité : alors il a semblé d’abord que Barthélemy eût été sur le point d’aller en arrière, mais il n’alla pas en arrière, pendant que l’ombre lui passait par-dessus.

Barthélemy avait seulement été chercher le papier sous sa chemise, puis il s’avança, tenant son papier ; il vint jusque sur la porte du chalet ; il disait, lui aussi : « Joseph, tu es là ? » Il est entré. « Joseph ? » Il a été