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DANS LA MONTAGNE

porte va en arrière, la porte s’est refermée.

Joseph leva de nouveau les yeux vers la rangée des cinq fenêtres, les deux premières sur la droite étant celles de la cuisine et les trois d’ensuite celles de la chambre ; elles étaient trop élevées pour qu’on pût voir à l’intérieur. Il a remarqué seulement que les fenêtres de la chambre ne sont pas éclairées de la même façon que celles de la cuisine, c’est ce qu’il remarque tout à coup et il vient seulement de le remarquer. Une lumière plus pâle, moins fixe ; elle bouge par moment, elle penche, elle semble sur le point de mourir, puis se ranime ; elle se détend et se retend derrière les petites vitres comme quand on efface les plis d’une étoffe, qui se plisse de nouveau ; et toujours pas moyen de rien distinguer dans la chambre ; mais alors Joseph pense au fenil qui doit être, en cette saison, plein de foin ; le fenil contre lequel il se tient appuyé de l’épaule, s’il n’est pas fermé à clé, mais il n’est pas fermé à clé. On y entre par derrière, Il y avait d’abord un tas de foin assez bas, d’où on pouvait passer facilement sur un second qui montait jusqu’au toit. De là-haut, il verrait tout, c’est ce que Joseph pense encore ; puis s’avance sur le ventre parmi les fétus