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XVI

Alors, le lundi matin, on avait donc commencé à sonner pour les morts ; l’enterrement devait avoir lieu à dix heures.

On a commencé à sonner une première fois tout de suite après le lever du jour, mais il faut dire que ce matin-là le jour s’était levé tard ; il faudrait même dire qu’il ne s’était pas levé du tout, pendant qu’on s’étonnait de la couleur du ciel du côté du midi, c’est-à-dire du côté du fond de la vallée.

Peut-être bien que ce n’était pas difficile à comprendre, mais on ne voulait pas avoir l’air de comprendre ; peut-être bien même qu’on comprenait, mais on faisait comme si on ne comprenait pas, parce qu’on s’est levé, parce qu’on a fait son travail, parce que les femmes avaient préparé le café ; c’est à ce moment qu’on avait sonné de nou-