Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/130

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Et là-bas, toujours cette plainte aussi.

La fille, qui a un bon ami, ne pense qu’à son bon ami. Moi, le bon ami que j’avais, je ne l’ai plus ; je vois à présent, que je ne l’ai plus.

Ah ! si seulement tout pouvait finir comme il a fini, si cette menace qu’il y a au ciel pouvait véritablement être suivie d’effet ; montagnes, tombez sur nous ; la voix de l’épouse et de l’époux ne sera plus entendue ; c’est qu’ils seront ensemble, au lieu qu’on n’est plus ensemble ; et on serait deux ensemble à ne pas parler, tandis que je parle, et lui pas.

C’est tellement silencieux autour de moi ! Est-ce que c’est possible ? mais oui tout vit quand même, tout dure, tout continue ; et