Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/129

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Il a été tant qu’il a pu. Et puis, il n’a plus pu. Il a serré ses poings encore une fois contre ses joues. Il rentre au ventre de la terre dans la position qu’il avait quand il est sorti de cet autre ventre, et ce ventre-ci gémit.

Les entrailles mêmes qui crient, d’où la peine que le cri a à venir dehors ; il pousse comme l’abcès qui voudrait crever, rompt l’enveloppe, puis de nouveau est empêché, il faut qu’il rompe à nouveau ; non pas comme quand c’est la bouche qui déplore, ni même quand c’est le cœur, parce que la bouche et le cœur ont le passage plus facile ; ici c’est l’obscure poussée des racines ; alors il n’y a pas de mots, il n’y a pas d’explications, le son même est étouffé.