Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/143

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C’est qu’ils ont été chercher partout un médecin, le nôtre vient de mourir ; nulle part ils n’en ont trouvé un, ils étaient tous ou malades eux-mêmes, ou en route, et bien trop occupés déjà ; est-ce qu’on va pourtant laisser ce pauvre garçon s’en aller comme ça ? qui n’en peut plus, on le voit bien ; c’est le cœur, à présent ; parbleu ! avec une fièvre pareille ; Menétrey dit qu’il faudrait le faire transpirer ; on le couvre de couvertures, il claque des dents sous ses couvertures ; vite, essaie encore d’aller voir à Bougeries, puisqu’on nous dit que le docteur Bridel doit y être ; c’est le frère d’Aloys ; il remonte sur le siège, il se met à fouetter sa bête tant qu’il peut ; elle part au petit pas, puis tout-à-coup se met à galoper comme elles font quand elles n’en peuvent plus : « Où vas-tu ? » il ne répond pas, il tape sur sa bête ; c’est l’auberge à présent, et des hommes à la fenêtre :