Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/169

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a accord entre les choses et nous : la véritable montre, c’est le ciel, avec son cadran bleu et son aiguille d’or (comme celle de notre horloge,) qui s’élève, puis redescend.

Et encore il y a ces autres montres qui sont les ombres, quand le tronc du pommier se dédouble par terre, et il y a le vrai tronc, mais il y a cet autre tronc, et le second tourne autour du premier : et, ici, le cadran est vert, avec une grosse aiguille noire.

Les ombres ont été retirées ; on ne distingue plus la place du soleil.

Le soleil s’est creusé un trou, il s’est caché tout au fond de son trou comme le fourmilion ; ainsi il n’y a plus que les mécaniques, non ce qui vit, à fonctionner encore, les rouages de fabrique avec un ressort de fabrique, non ceux de nature ou de chair.

Cependant ils ont jeté un dernier coup d’œil à leur champ, et c’est ces avoines qui