Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inquiètent. Le froment, on compte bien qu’on aura le temps de le rentrer.

Voilà que la fourche a été enfoncée dans la dernière gerbe et celle-ci est levée à bout de bras en haut le char, dépêchons-nous ! alors l’homme qui est sur le char la prend contre lui, cherche la place : il la couche à sa place comme un petit enfant qu’on met au lit.

À présent, la palanche, vite ! Ils font grincer le treuil, craquer la corde, gémir le tas ; et la palanche bombe dans son milieu. Quand on s’aide avec le genou pour les deux ou trois derniers tours, déjà l’homme qui était sur le char est descendu et il tient les chevaux par la bride, tandis que la femme économe donne encore un coup de râteau.

Ils regardent le ciel ; on aura le temps. Il faut retenir les chevaux parce que les mouches sont méchantes. Le malheur est que le chemin n’est pas tant bon. Il y a ce talus à