Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/94

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Et Caille s’est arrêté (ayant poussé jusqu’à cette ferme écartée ;) il commence à fléchir, est-ce ce grand effort, tous les Signes qu’il a fait lever ?

— Demi-tour, je vous dis, vous entendez ?… Et plus vite que ça !… Jules !

Le temps d’une courte hésitation encore chez Caille et déjà ce gros garçon sortait de l’écurie ; il tenait un cheval gris par la bouche, il monte sur un banc, il saute sur le cheval.

— Tu vas à la forge, Jules ? Eh bien, surveille-le. On ne sait jamais avec ces gens-là.

— Entendu.

Les voix étaient déjà dans un certain éloignement ; Caille, malgré lui, marchait plus vite qu’il n’avait fait quand il était venu.

De nouveau ces saules, ce pré ; le cheval se rapprochait ; on entendait rouler les cailloux devant ses sabots, puis le chemin tout entier trembla, parce que la bête se cabrait.