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peu de temps, que sous le dernier Gouvernement la censure des journaux s’exerçait avec un fanatisme de bassesse et d’esclavage. On peut dire aussi des sectaires du pouvoir absolu qu’ils ont ce même fanatisme. La bassesse n’a fait que changer d’objet. À voir les efforts de certaines gens, on les dirait nés pour la servitude. Qu’ils rampent, puisque c’est leur destination ; nous, que la nature a heureusement organisé d’une manière différente, disons la vérité, si toutefois elle nous est permise.

Des commissaires qui n’auraient pas été choisis par le roi, lui auraient-ils donné l’initiative des lois, ce qui, joint au pouvoir de créer tout une chambre, le rend à peu près l’arbitre de nos destinées ? Lui auraient-ils reconnu la puissance de rétablir les jurisdictions prévôtales dont le nom seul doit faire frémir quiconque a l’idée des principes et la connaissance des événemens ? Lui auraient-ils laissé la nomination des pairs et le droit de rendre cette dignité héréditaire à volonté ? N’auraient-ils pas senti que pour établir l’équilibre des pouvoirs, une partie des pairs ou sénateurs devait être au choix de la nation, avec la faculté de les destituer dans le cas de consentement à des actes contraires à ses intérêts et à sa liberté ? Des députés qui n’auraient pas été choisis par le roi, auraient-ils exigé une contribution directe de 1,000 fr. pour être membre du Corps législatif ou Chambre des Communes, ce qui en interdit l’entrée aux trois quarts et demi de la nation, qu’on réduit ainsi

    peut l’être avec distinction et d’une manière honorable. Cela soulage le cœur, et ce soulagement est si rare !