Page:Raoul - Trois satiriques latins, vol 1 Juvénal, 1842.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fait de riches présents à son épouse, afin de l’engager à lui passer ses turpitudes et à les taire.

(10) Ces robes de soie excitaient l’indignation de tous les gens de bien. On connait le décret que Tibère fit rendre au sénat dans ces termes remarquables : Decretum ne vestis serica viros fœdaret.

(11) On n’a pas de notions bien précises sur les Baptes, ainsi nommés peut-être de ce qu’ils se purifiaient en se plongeant dans l’eau. Eupolis, dans une comédie qui portait leur nom, mais qui n’existe plus, se moquait, dit-on, des mystères de Cotys.

(12) Orné de vêtements couleur d’azur, et d’étoffes à la quadrille, ou de vêtements d’étoffe rase, couleur de galbanum. Le mot vestimenta est sous-entendu dans cette phrase.

(13) La ponctuation de ces quatre vers latins est vicieuse ; il les faut écrire ainsi :

Nimirum summi ducis est occidere Galbam

Et curare cutem : summi constantia civis

Bedriaci in campo spolium affectare palati,

Et pressum in faciem digitis extendere panem.

De cette manière, occidere et curare sont l’infinitif à cause de summi ducis est : affectare et extendere, à cause de summi constantia civis. Autrement, occidere est à l’infinitif, à cause de summi ducis est : curare, à cause de summi constantia civis : puis, on ne sait plus pourquoi affectare et extendere se trouvent à ce mode.

(14) Hic turpis Cybeles est la continuation du morceau qui commence aux mots accipient te paulatim. Ce sont toujours les mêmes orgies domestiques, criminellement imitées des mystères de la Bonne Déesse. Otez la comparaison des Baptes et la trop longue phrase incidente, à l’occasion d’Othon, et tout se trouve parfaitement lié. Il y a plus : hic turpis Cybeles que Dusaulx regarde comme une phrase incorrecte et tronquée, s’explique tout naturellement dans cette supposition, et signifie : C’est là que Cybèle est déshonorée ; c’est là que son culte fait rougir.

(15) On appelait flameum le voile de la nouvelle mariée, non qu’il eût une couleur de feu, mais parce que l’épouse du flamine, à qui le divorce était interdit, en était toujours parée. C’était un ornement de bon augure.

(16) Les luperques étaient des prêtres du dieu Pan, qui parcouraient la ville, nus et armés de lanières de boucs dont ils poursuivaient les passants, et particulièrement les femmes, qu’ils se flattaient de rendre fécondes, en leur frappant dans la main.

(17) Des deux gladiateurs qui se donnaient en spectacle, l’un