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Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/22

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l’escalier et la cour. La grande entrée est par l’allée. Un vasistas vitré donne sur l’escalier, une belle et large fenêtre, sur la cour. L’appartement du premier étage est libre en ce moment, par suite de décès ; – il faut qu’on meure pour s’en aller de cette maison-là ! – Le second est occupé par deux frères : Cadet Loir et Didi Loir. Tous deux sont tailleurs, tailleurs en vieux, tailleurs pour les pauvres. Cadet Loir, grand gaillard taillé en compas et fort comme un taureau, est l’esclave de Didi Loir, petit bossu à jambes de cigales. Garçons tous deux, ils emploient à l’année une femme de ménage, qui coud au besoin et les a vus souvent en déshabillé, – du moins à ce que dit madame Sainte-Hélène, en riant bien entendu.

Au troisième, c’est l’atelier de lingerie de madame Bricard.

Madame Bricard, veuve asthmatique, esprit fort, est indulgente pour les faiblesses de ses ouvrières, et ne les renvoie que lorsqu’elles sont parvenues à un état avancé de grossesse. Elle lit des romans-feuilletons, parle de son bon cœur, récite volontiers la liste des personnes qu’elle a obligées et qui se sont montrées