Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/31

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à travers les pièces de ferraille, et vint tendre les mains aux deux compagnons.

– Mademoiselle Antoinette ! s’écria Fanfan d’une voix joyeuse.

– Vous, mademoiselle ! fit Pierre avec un regard reconnaissant.

– Mon père n’est pas ici ? demanda-t-elle.

– Non, mademoiselle ! répondit tristement le jeune homme.

Eh quoi ! – ajoutait aux paroles le ton dont elles étaient dites, – eh quoi ! ce n’est donc pas pour moi que vous êtes venue !

– Alors, je vais l’attendre !

Mon père n’était qu’un prétexte, disait le son de la voix.

Pierre joignit les mains ; il voulut dire quelque chose, mais il ne trouva rien ; elle, non plus, et ils restèrent là tous les deux à se regarder. Puis, après le bonheur de se voir, vint la pensée que dans deux jours ils ne se verraient plus et leurs yeux se remplirent de larmes.

– Tiens ferme ! cria Fanfan qui sanglotait.

Pierre eut un faible sourire ; Antoinette sentit