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Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/30

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– Au fait, pourquoi pas… ? Or donc, il y a huit jours, nous étions là, tous les deux, le patron et moi, à nous regarder dans le blanc des yeux, comme des chiens de faïence… Voilà que tout à coup : – Fanfan ! qu’il me dit, ce pauvre Pierre va donc nous quitter ? – Moi, voilà que je lui dis comme cela : – Il nous quittera ou il ne nous quittera pas, c’est-à-dire qu’il nous quittera si cela vous fait plaisir, et qu’il ne nous quittera pas si vous ne voulez pas, patron, – que je lui dis ! – Comment ça ? – Dame, si Pierre avait de quoi, il achèterait peut-être un remplaçant ? Je ne sais pas, moi, mais ça me fait cet effet tout de même, que je lui dis. – Tu crois ? qu’il dit, dit-il. Là-dessus, il ne dit plus rien ; c’est-à-dire, si ! Un moment après, il dit :

– J’en parlerai à la bourgeoise…

– Eh bien ?

– Eh bien ! La bourgeoise… C’est pas une vraie, quoi ? Tiens ferme !

Et le colosse fit jaillir des gerbes de feu sous ses coups redoublés.

La porte de l’atelier s’ouvrit pour donner passage à une grande, svelte, et blonde jeune fille vêtue de blanc, qui s’avança délibérément