Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/33

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la pièce de dix sous, la jeta en l’air, la reçut sur le bout de son nez, la fit retomber dans sa main, la fit passer de sa main à son coude, de son coude la relança dans l’espace, et comme elle avait disparu aux yeux des spectateurs surpris, il la tira de la poche de son gilet et la montra délicatement placée entre l’index et le pouce.

– Bravo ! firent les ouvriers.

– Sapré petit mâtin ! s’écria Fanfan en jouant avec son énorme marteau. Est-il fort, pour son âge ! Est-il fort ! est-il fort… Oh ! le patron !

– Quand le chat n’y est pas, les rats dansent ! dit sentencieusement Michel Baldi, le forgeron, en fermant la porte derrière lui. Toi ici, Antoinette ! qu’est-ce que tu y viens faire ?

– Je viens te voir. J’ai quelque chose à te demander.

– Alors, embrasse-moi et parle. Accordé d’avance.

– Mon bon père !

Le forgeron tint un instant sa fille dans ses bras et la considéra avec amour.