Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/36

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lavé, quasi-propre. Il se tient droit et passe fièrement devant la loge du concierge, sa pièce de dix sous appliquée sur l’œil. Il monte l’escalier. Maintenant, où va-t-il ? Ah ! il s’arrête… Dieu me pardonne ! c’est au troisième, à la porte de madame Bricard, la lingère. Il siffle : est-ce un signal ? Non, car personne ne vient. Il attend… il siffle encore ; il frappe du pied. Est-ce que ce petit mauvais sujet en voudrait à mademoiselle Belotte, ou à mademoiselle Fanchon ?

L’appartement au-dessus de la forge se composait de quatre pièces : une cuisine, deux chambres à coucher et un salon qui servait aussi de salle à manger et que meublaient assez convenablement un canapé, deux fauteuils et six chaises en acajou recouvertes en crin noir. Il y avait un piano pour Antoinette, une pendule en bronze doré surmontée d’une statuette qui avait l’ambition de représenter une jeune fille en chapeau de paille, agenouillée devant une croix, – et des flambeaux à quatre branches et à pieds de sphinx. Aux fenêtres, de jolis rideaux blancs et de plus grands en laine grise bordés de vert. Sur le parquet, frotté avec soin, de petits tapis carrés