Aller au contenu

Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bourse que je t’ai tricotée. Un jour que nous nous promenions, tu m’en as montré une dans un étalage. Tu la trouvais jolie. Celle-là est toute pareille !…

— J’espère bien que tu n’as rien mis dedans, au moins ?

— Presque rien ! mes économies. Ça n’est pas lourd, va ! quand on gagne trente sous par jour.

— Ma Bise, je n’ai besoin de rien. Je ne souffrirai pas !…

— Si tu m’embrassais, Titi attend son tour.

— Ma bonne Titi, sois bien sage, pense à moi !

— Et moi donc ! dit Michel Baldi.

— Pierre ! murmura la douce voix d’Antoinette. Donnez-moi la main.

Au revoir.

— Embrassez-vous, tant pis ! dit le forgeron. On ne part pas tous les jours, et ma femme n’est pas là !

Antoinette tendit son front rougissant au jeune homme, qui l’effleura de ses lèvres.

— Et les joues donc ! dit gaiement Fanfan, qui ne doutait de rien.