Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/82

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de femme surmontée d’une moustache blonde un peu retroussée, une petite royale allongeant l’ovale de sa figure ; la main était étroite et longue, le cou-de-pied haut. Le costume hideux qu’impose la mode contemporaine, d’une couleur sombre, faisait du moins ressortir la blancheur du teint et le blond sans fadeur des cheveux et de la barbe. – Si son ami, après avoir beaucoup aimé les femmes et leur avoir beaucoup donné de lui-même sans rien recevoir en échange, en était arrivé à leur renier la faculté d’aimer et souffrait de cette conviction, – lui, au contraire, porteur d’un beau nom, riche, admirablement doué, devait avoir traversé heureusement la jeunesse, sans en garder ni déception, ni amertume. Il devait être optimiste ; car le caractère qu’on a à trente ans est le résultat des circonstances, au moins autant que le fait de la nature et de l’éducation.

– Moi, disait-il, je crois à l’amour des femmes. Seulement, cet amour, comme toutes les choses humaines, comme la vie des hommes et la vie des peuples, comme le soleil et comme les légumes, a ses périodes de croissance, d’apogée, et de déclin. L’expérience