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Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/85

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en me rendant ma monnaie. – Aujourd’hui, j’y mets de la recherche. Et, tenez ! dans une heure j’ai rendez-vous avec une femme qui doit me vendre une jeune fille. Cette jeune fille, dit-elle, est sage. Elle n’a jamais aimé, même un cousin ! Ses parents sont de pauvres gens. Si elle prend un amant, c’est pour payer une robe déteinte et un chapeau de quinze francs. Elle ne m’a jamais vu. Elle doit me mépriser beaucoup ; Qu’est-ce que je représente à ses yeux ? une toilette de pacotille qu’on lui donnera sur ma caution. Eh bien ! je veux m’en faire aimer. C’est du dilettantisme. Certes, la jeune fille du boulevard devait être plus facile à conquérir que cette grisette qui se vend ; car l’amour s’inspire et ne s’achète pas, c’est ma vieille vérité. Aussi, je crois que je vais mettre la main sur une mine d’observations et de découvertes. Je suis résolu à me marier prochainement. Auparavant, j’ai voulu me procurer un dernier bonheur de garçon, et j’ai choisi parmi les bonheurs difficiles. J’ai prié la femme en question de me trouver la fille la plus dépourvue de cœur qu’il soit possible d’imaginer. Il paraît que celle-là a une famille, un frère, une