Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/86

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une sœur ; il y a aussi un brave garçon qui ne demanderait pas mieux que d’en faire sa femme. Les sentiers battus de l’honnêteté s’ouvrent devant elle. Et elle sacrifie tout cela pour une robe de soie. Je lui donnerai la robe et je vengerai son fiancé !

– Ce sera bien fait. Mais parmi celles que vous avez abandonnées, n’y en a-t-il pas quelques-unes qui aient souffert ?

– Comme elles ont toutes fait souffrir quelqu’un ensuite, j’en conclus qu’elles ont toutes souffert ; les femmes souffrent toujours en pareil cas : leur vanité est blessée. Mais elles se consolent vite, et, la même vanité aidant, elles disent au bout d’un an, en parlant de moi : – Le pauvre garçon, a-t-il été assez malheureux, quand nous l’avons quitté ! Je ne les démens pas et elles finissent par croire que c’est vrai. Si vous n’avez pas rencontré, vous, l’amour chez une femme, je n’ai pas trouvé non plus, moi, de femmes qui ne se soient jamais consolées d’un amant perdu.

– Si nous allions chez votre vieille ? Quelle femme est-ce ?

– C’est une marchande à la toilette. Un peu moins ennuyeuse que la plupart pourtant.