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Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/94

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de cœur, c’est sûr ! Elle commence par où les autres finissent. Et ! c’est là ce qui m’attire. Je veux qu’elle m’aime. Je veux réaliser en amateur, pour mon plaisir, le rêve de ces dadais sublimes qui entreprennent de réhabiliter les Madeleines par l’amour, et finissent par épouser des courtisanes. Mais la voilà qui s’en va. À demain, ma belle, à demain !

– Comment la trouvez-vous ? dit madame Antoine, en rentrant.

– Bien.

– Tenez, ajouta-t-il en tirant de son portefeuille un carré de papier : remettez-lui ceci, c’est l’adresse d’un taudis, où elle pourra s’installer quand elle voudra.

– Peste ! dit madame Antoine en souriant… Dans ses meubles ! Tout de suite ! Elle a de la chance, celle-là.

– Attendez ! dit l’ami. Cette jeune fille vous doit sans doute quelque argent. Si l’on payait sa dette sans condition, peut-être resterait-elle honnête ?

– Je ne demande pas mieux, moi ! dit le vicomte. Madame Antoine, vous lui direz que vous êtes remboursée de vos avances, qu’elle