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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/143

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profit sérieux des quelques heures passées à l’atelier de l’école.

Tel n’est pas notre avis. Cet embryon d’enseignement professionnel nous paraît absolument incomplet, autant dans l’indigence de son programme que dans l’ébauche d’application qui en est faite.

Nous applaudissons à l’idée, qui est toute rationnelle, il faut le reconnaître, de faciliter aux élèves de nos écoles primaires la connaissance élémentaire du métier d’ajusteur ou de menuisier. Mais encore faudrait-il que semblable tentative fût accompagnée non point de leçons théoriques, techniques, mais tout au moins de courtes séances explicatives, qui permettraient à un spécialiste, bien au courant de sa profession, de fournir aux jeunes gens une série de renseignements sur le métier lui-même, considéré comme formant un ensemble de règles logiques, de conditions propres à son normal développement, et aussi comme remplissant un rôle utile dans le grand œuvre industriel.

III

Cependant, n’oublions pas que la portée du programme du travail manuel scolaire est avant tout éducative. En même temps que l’intelligence de l’enfant se développe, que sa culture intellectuelle progresse, il est non moins indispensable qu’il acquière la connaissance de l’emploi de ses mains. L’enseignement du dessin est au premier rang de ces moyens excellents grâce auxquels l’écolier prendra l’habitude d’exercer à la fois ses yeux et ses doigts, tout en façonnant un objet usuel.