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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/147

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et leur savoir professionnel mettent bien à même de former cette jeunesse en laquelle on peut voir comme l’élite du comptoir et de l’usine.

Mais n’oublions pas que nous sommes là en présence d’une catégorie d’élèves appartenant à des familles en général aisées, et qui peuvent, par conséquent, faire bénéficier leurs enfants des avantages d’une scolarité prolongée dans un établissement spécial. Revenons à la masse de nos écoliers primaires, c’est-à-dire à nos fils d’ouvriers. C’est à leur intention que, dans ces mêmes écoles professionnelles, il a été très sagement organisé des cours du soir, ouverts aux apprentis qu’une longue journée de travail tient éloignés de l’école.

Cette institution des cours du soir est, en elle-même, une belle pensée et une œuvre extrêmement recommandable par les services réels qu’elle doit rendre à la population ouvrière dans les grands centres. Nous voyons, en effet, les enfants sortir de l’école vers l’âge de treize ans et dirigés vers un atelier dans lequel ils auront bien peu souvent l’occasion de remplir une tâche sérieuse, intelligente.

Ces enfants en apprentissage (oh ! combien le mot fausse la chose !) perdent la plupart du temps, dans certaines industries, un temps précieux qu’ils ne récupéreront jamais, et cela au détriment de leur avenir. L’on sait à quels piteux résultats a abouti dans notre pays cette organisation généralement défectueuse de l’apprentissage industriel.

Malgré l’invite de la loi du 2 novembre 1892, les Comités de patronage des