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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/160

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trop considérable, car il faut souhaiter très vivement la diffusion heureuse des bons livres, qui viennent lutter contre les ravages de certaines hideuses publications, malheureusement trop répandues dans nos grands centres urbains, où leur action néfaste, dissolvante, agit sur l’esprit de la jeunesse en d’inquiétants progrès.

Mais c’est au sein de nos populations rurales ou dans nos cantons qu’il serait fort désirable d’aider à l’organisation de Bibliothèques populaires. Là encore nous les savons trop rares, et cependant la création d’une Bibliothèque toute modeste à ses débuts n’est point une affaire si difficile qu’elle doive rebuter les bonnes volontés. Au contraire, nous voyons dans la fondation d’une Bibliothèque cantonale, au succès de laquelle peuvent collaborer tant d’esprits divers, l’occasion de créer ainsi un véritable foyer d’enseignement civique et social, centre futur d’une foule d’œuvres dont le rayonnement s’étendra insensiblement à la région.

Nous considérons la Bibliothèque cantonale comme l’élément actif du mouvement post-scolaire dans toute son acception ; et c’est notre intime conviction qu’elle est appelée à servir admirablement l’union tant désirée des forces vives du lendemain de l’école.

Mettre facilement à la portée de la jeunesse nos bons livres de littérature, d’art et de science, qui sont en même temps un haut enseignement de moralité, c’est lui faire aimer et c’est aussi lui inspirer le respect de la famille, du prochain et de la Patrie. Les traditions glorieuses de l’humanité se perpétuent