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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/169

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en somme, une lecture en famille agrandie, et vous vous convaincrez aisément que le rôle que nous vous invitons à remplir demain n’est pas au-dessus de vos forces.

Maurice Bouchor dit : « Que dans votre lecture, si animée, si nuancée qu’elle soit, il y ait une sorte de modestie. Au lieu de vous faire valoir, effacez-vous devant l’auteur. Soyez, avant tout, simples et vrais. Lisez le mieux possible, mais à votre façon. Surtout ne forcez pas votre talent et abstenez-vous de lire une chose qui ne vous plaît pas, que vous ne sentez pas, mal appropriée à votre nature, à votre organe, même à votre physionomie. » C’est là l’essentiel pour une entière réussite. Mais ces sages conseils ne seraient pas complets si l’on ne se préoccupait point aussi de la préparation préalable de la lecture. Familiarisez-vous donc avec le texte que vous avez choisi, et inspirez-vous de la pensée de l’auteur. Point de récitation au sens strict du mot, mais au contraire une grande aisance qui vous permette de temps à autre un imperceptible arrêt et l’occasion de jeter un rapide coup d’œil sur votre auditoire captivé. Ainsi comprise, la lecture populaire est pleine d’attrait, et l’intérêt qu’elle suscite peut prendre de sérieuses proportions. Ajouterons-nous que l’attitude même du ou des lecteurs a également son importance et qu’elle ajoute au succès de la tentative ? Esquissez donc quelques gestes simples, et que votre voix, bien assurée et souple, gagne jusqu’au fond de la salle.

Nous avons envisagé la lecture faite par des hommes, la cause sera plus