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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/187

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voir, à l’extrême, favorisé au sein de la masse sociale le goût du médiocre, voire même d’y avoir tari à jamais les sources de la beauté artistique ?

La thèse a ses partisans. Elle possède aussi ses détracteurs, et l’on sait que depuis une quinzaine d’années cette question attachante de l’art populaire sous toutes ses formes nous a valu une foule d’études consciencieusement documentées, quelquefois brillantes, mais toujours dignes de la cause ainsi défendue.

Nous n’avons pas la prétention d’entrer dans le vif de la discussion. Nous nous contenterons seulement de faire le tour de la question de façon à pouvoir la résumer impartialement, et noter au passage les points principaux qui servent de base à cette curieuse polémique.

Nous disons curieuse polémique ; hâtons-nous d’ajouter qu’elle nous paraît extrêmement utile au succès de la cause. L’érudit critique d’art Jean Lahor, à qui nous nous permettrons d’emprunter quelques réflexions au cours de cette modeste étude, écrivait en 1901, dans son volume sur l’Art nouveau : « Il est temps, et nous voulons que l’art, soit distribué à tous comme la lumière et l’air, qu’il pénètre tout, soit en tout et partout, qu’il entre dans la maison de l’ouvrier et dans la nôtre, et aussi dans l’école et dans l’hôpital même, et dans nos gares, partout, enfin, où le peuple vient et s’assemble. »

Ce vœu de l’éminent écrivain vient à son heure. On ne saurait mieux faire que de le rapprocher des efforts si méritoires accomplis depuis quelques an-