Aller au contenu

Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 185 —

nées par des milliers de citoyens profondément animés du désir de travailler au développement moral de la jeunesse. Le problème de l’éducation populaire a, en effet, reçu depuis 1894 une solution, disons plutôt une foule de solutions heureuses qui se traduisent, d’un hiver à l’autre, par des résultats probants et encourageants. La Ligue de l’enseignement, avec son programme varié ; les Universités populaires et les nombreuses Associations d’enseignement ont fait éclore sur toute l’étendue du territoire une floraison d’œuvres d’amicale solidarité, à la faveur desquelles l’élément laborieux du peuple et surtout la jeunesse vient se mêler peu à peu aux jouissances intellectuelles, jusque-là regrettablement réservées à une classe de privilégiés.

Actuellement, c’est par centaines de mille que l’on compte les auditeurs des conférences et des cours du soir. L’éducation pénètre au sein de la masse sous une forme attrayante : elle y portera ses fruits, et la masse, moralement apurée, s’élèvera et prendra chaque jour un goût plus vif aux choses de l’esprit.

D’ailleurs, on peut prévoir qu’une ère commencera bientôt pour le peuple où, sous l’influence des progrès prodigieux de la science et de l’évolution des conditions économiques qui s’ensuit, il aura sa large part de loisirs, qu’il saura bien, tout comme l’élite, employer à se récréer intellectuellement.

La conséquence directe de cette éducation supérieure du peuple sera certainement l’éveil du goût artistique populaire, et cette renaissance de la Beauté, comprise par la foule, comp-