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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/194

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du peuple, dans le Forez, Séon a gardé de sa jeunesse le souvenir de ses vagabondages à travers les bois touffus de son village, et son esprit prime-sautier, admirablement impressionnable, s’est enrichi d’impressions inoubliables. Sa personnalité s’accuse avec force dans les œuvres délicieuses qu’il a déjà signées, elle s’impose dès l’abord. Ce n’est point, servilement traduite, une quelconque formule académique, toute conventionnelle, mais, au contraire, la libre expression d’une intelligence qui se doit tout, nourrie fortement des beautés de la Nature, et qui vibre au contact des impressions personnelles.

L’artiste consciencieux qu’est Séon a la ferme volonté de conquérir la foule pour la soustraire à sa médiocrité morale. Nous devons à M. Ernest Raynaud une remarquable étude biographique de Séon, parue dans l’excellente publica- tion : la Revue du Bien dans la Vie et dans l’Art (no  du 1er sept. 1901). Le sympathique critique nous montre Séon vivement préoccupé de rechercher les occasions de se trouver en contact avec l’élément populaire, qu’il affectionne.

En effet, nous voyons l’artiste professer à Paris l’enseignement de son art dans plusieurs cours du soir de certains quartiers pauvres. Séon met à accomplir sa tâche volontaire toute l’âme convaincue qui l’anime, toute la persévérance qui le caractérise ; telle est déjà son influence sur la jeunesse qu’il n’est point rare de le rencontrer entouré de nombreux auditeurs entièrement captivés par sa chaleureuse parole.

Sincèrement pénétré des théories de Ruskin, Séon met toutes ses préféren-