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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/228

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lon la catégorie d’infirmité qui les caractérise, et chaque jour ils assistent à des leçons au cours desquelles est enseignée la méthode mixte, comprenant la mimique, la lecture et la démutisation.

L’on sait que la démutisation a pour but de faire acquérir, dans un délai le plus court possible, la parole aux sourds-muets. C’est vraiment là le meilleur moyen de permettre à ces pauvres êtres des rapports avec leurs semblables, car, mieux que l’écriture et mieux encore que le langage mimé, la parole traduit de façon admirable la pensée même de l’homme. Le problème consiste, avant tout, à enseigner à la généralité des sourds-muets une parole qui ne soit point une fatigue pour eux, ni une difficulté pour celui qui l’écoute. Or, la méthode mixte, préconisée par le regretté docteur Blanchet, a été mise en pratique, pour la première fois, par M. l’abbé Grimaud, à qui revient tout l’honneur des magnifiques résultats qu’elle a donnés.

Nous avons pu assister, au cours de notre intéressante visite, à des interrogatoires d’élèves, pris indistinctement parmi les trois catégories d’élèves de l’Institution, et, chacun à leur tour, sourds-muets, bègues et anormaux, nous ont émerveillé par leur assurance à répondre aux questions posées : énumération de noms de départements d’une région indiquée, succession des nombres, de un à trente, par exemple, exercices de lecture d’après cahiers ou au tableau noir, désignation d’objets usuels, appellation des noms des personnes présentes ou de compagnons de classe, etc., tout ce travail mental, traduit par les