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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/65

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garçons ou des filles. Ne faut-il pas qu’à son tour, la jeunesse prenne sa part dans la répartition des charges sociales et qu’elle se fasse sans retard le propre artisan de son avenir ? Apprentis et apprenties, ouvriers et ouvrières, nous les savons appelés à fonder plus tard une famille, et c’est précisément dans leurs capacités personnelles, dans leur amour du travail, qu’ils puiseront les éléments de leur bonheur.

À côté de l’œuvre de protection générale de l’apprentissage, il est nécessaire de faire connaître, aujourd’hui, pour la vulgariser dans la plus large mesure, une autre initiative toute récente qui émane, cette fois, du cœur généreux d’une femme. Par son caractère de haute portée humanitaire et sociale, cette organisation nouvelle nous semble destinée à produire bientôt une abondante moisson de fruits précieux.

Mme L.-Henry May, qui appartient au Comité des dames de la Ligue française de l’enseignement, à Paris, a eu cette idée extrêmement simple, mais combien heureuse et pratique, dont tout le mérite lui revient sans conteste, de vouloir réaliser le placement des jeunes filles à leur sortie de l’école primaire. Et voici quel est le fonctionnement, tout original, du Placement mutuel scolaire, tel que l’a institué sa dévouée fondatrice.

C’est encore l’école qui sert de foyer bienfaisant au développement de l’action. Les directrices d’un groupe d’écoles sont chargées du choix de six anciennes élèves âgées de seize ans au moins, et de six mères d’élèves. Ce contingent de déléguées constitue le Comité directeur,