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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/74

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traîne, la femme gagnera dans son intérieur les forces nécessaires, indispensables, au normal accomplissement de ses devoirs de mère, et pour le bien de la famille et pour celui de la patrie, qui a besoin de robustes défenseurs, son attachement au foyer produira les meilleurs résultats.

II

La plus grosse objection qui soit couramment faite à cette généreuse idée de rendre la femme à la maison, c’est celle qui a trait à l’utilité de son gain journalier. On répond à notre théorie, cependant basée sur des certitudes, que la cherté de la vie oblige, aujourd’hui, l’épouse à rechercher au dehors l’emploi de ses bras, afin d’apporter dans le ménage un appoint de ressources pécuniaires, sans lequel la gêne et ses pénibles conséquences s’introduiraient au foyer de l’ouvrier.

Faut-il subir, sans espoir de la vaincre, cette résistance, légitime, sans doute, contre laquelle viennent se briser tant de volontés dévouées ? Peut-on l’accepter, définitivement, sans la discuter, cette raison qui tendrait à annihiler nos meilleurs efforts vers un état de choses si utile à l’accroissement du bien- être social ?

Écoutons plutôt M. Charles Driessens, l’apôtre convaincu des bienfaits de l’éducation ménagère. « Il est possible, nous assure-t-il, que la femme demeure au foyer ; il est possible que sa famille puisse se passer de son gain. » Mais à quelle condition pareille chose heureuse peut-elle être obtenue ? M. Driessens ré-