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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/89

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Nous sommes-nous jamais demandé de façon sérieuse comment s’opérait la répartition des professions dans le contingent de nos filles qui sortent annuellement des écoles primaires entre quinze et seize ans ? Il est bien entendu que nous n’envisageons aujourd’hui que l’élément laborieux de la classe ouvrière, c’est-à-dire les familles qui vivent du gain journalier de leur chef et auxquelles il importe de songer à assurer un gagne-pain à leurs filles.

À vrai dire, nous n’avons aucune idée précise de l’emploi utile de ces forces et de ces bonnes volontés au travail. Nous serions bien près de penser que, faute d’une direction clairvoyante et de conseils opportuns, une trop large partie de ces belles énergies est généralement compromise.

Cette grosse question, donc, des professions féminines se présente à nous sous une double face, si nous considérons qu’elle intéresse à la fois nos populations urbaines et rurales. Or, un article fort documenté et très remarquable de M. René Grougé, publié dans le Matin Charentais à la date du 21 septembre 1904, va nous fournir, bien à propos, des données exactes, basées sur des statistiques officielles, en ce qui concerne les carrières ouvertes aux jeunes filles et les salaires auxquels elles peuvent prétendre.

C’est tout d’abord la grande branche des vêtements, de la grande couture et des modes qui s’offre aux femmes et peut leur garantir un avenir certain. Il y a, au début de cette profession, le temps d’apprentissage indispensable, pendant lequel la rétribution est nulle,