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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/91

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les appointements de 800 à 2 000 francs leur sont réservés, et elles laisseraient à de plus favorisées le collège, qui offre des traitements de 1 400 à 4 000 francs, ou encore les lycées et les écoles normales, où l’on débute avec un minimum de 1 800 francs, pour atteindre 6 500 francs.

Le commerce, grâce à la vulgarisation intense de la sténographie et de la machine à écrire, a ouvert la voie à une foule de jeunes employées que l’encombrement croissant des carrières de l’enseignement aurait laissées inoccupées. Leurs aptitudes naturelles, habilement complétées par la pratique de l’art de l’écriture rapide et de la dactylographie, leur ont permis de rendre de précieux services dans la tenue d’une correspondance commerciale ou industrielle, comme aussi dans les soins à apporter à la mise à jour des divers éléments qui constituent l’organisme habituel d’un bureau.

Cent quatre-vingt mille jeunes filles forment actuellement cette population d’employées de commerce, et cette véritable armée n’est point sans avoir causé un certain préjudice aux jeunes gens. Dans plusieurs grandes villes, les femmes ont formé des Syndicats de défense professionnelle dans le but de pourvoir à leur placement et d’obtenir un relèvement de salaires. Les appointements qu’on leur offre et qu’elles acceptent, en général, pour la plupart, oscillent entre 80 et 200 francs par mois, et nous les voyons s’élever de 150 à 300 francs chez les sténo-dactylographes.