Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/20

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travaux suivis et concertés, peuvent le rendre susceptible ; il peut enfin, dis-je, être raisonnable de concevoir une amélioration de sort en sa faveur. Mais la première et la plus instante amélioration pour lui, est l’assurance immuable de son existence physique ; son premier titre en devenant membre de la société, est dicté par le besoin impérieux de subsister, et c’est en y pourvoyant que la patrie acquiert le juste droit de le lier à ses lois.

Jusques à présent la subsistance de la partie la plus indigente, la plus nombreuse et aussi la plus laborieuse de la Nation, a constamment suivi le cours fortuit de l’influence des circonstances heureuses ou malheureuses, celui du jeu combiné des accapareurs, ou celui de la nature ingrate ou généreuse ; aucune loi, aucune mesure, n’a encore été consacrée pour préserver d’une manière constante le peuple de la plus cruelle des calamités, et de fixer invariablement le prix du pain, dont la cherté équivaut à une famine, pour le malheureux père de famille dont les moyens ne s’élèvent pas à un prix plus qu’ordinaire.

Des greniers d’abondance, alimentés par