Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/52

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L’Assemblée Législative, apprenant que le terrible fléau de la famine s’étendait sur presque toute la riche France, a accordé vingt-deux millions en novembre 1791 et février 1792 à répartir aux départemens qui en souffrent le plus ; mais cette mesure toute humaine en elle-même aurait pu, en portant la consolation dans toute la patrie affligée, fonder le germe d’un plus long bonheur, tandis qu’elle s’anéantit avec son emploi pour recommencer les mêmes sacrifices au premier besoin... Ô vous ! pères de la patrie, qui êtes dignes de toute ma franchise, daignez accorder un regard paternel à mes filiales sollicitudes, et le français pauvre n’éprouvera plus les désespérantes angoisses de la faim...

M. de Lessart avait, pendant son ministère de l’intérieur, sagement proposé une administration centrale des subsistances ; mais ces bienfaisantes vues qui lui auraient mérité la gratitude de la nation, furent mal interprétées et rejetées[1]. M. Cahier de Gerville, ministre

  1. L’on ne m’accusera pas, je m’imagine, de flatter les ministres ; car ceux dont je parle sont hors de