Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la subsistance de l’homme ; mais surtout de l’homme qui, tous les jours le front courbé vers la terre, semble lui demander par ses sueurs, sa première et principale nourriture, à laquelle seule il ose aspirer au prix de ses labeurs, et que son indigence condamne à renouveler tous les jours à l’avantage de ses concitoyens plus fortunés.

Cet homme dont tous les pénibles efforts ont été jusqu’à présent méconnus, comme ceux de tant de pères de familles, qui supportant toutes les charges de l’État, et professant les métiers les plus utiles à la société, sont ceux cependant qui, jusqu’à ce jour, ont obtenu le moindre partage de ses douceurs, et qui ont au contraire toujours le plus souffert des calamités publiques ! C’est pour ces classes d’hommes justement respectables, que j’ai principalement travaillé : car quoique mon plan soit général, et qu’il devra concerner le riche et le pauvre, j’aime cependant à avouer que l’humanité souffrante m’inspire un intérêt que je n’ai jamais éprouvé pour quoi que ce soit.

Certes, si jamais le français indigent a eu