Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/88

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êtres ne l’a point créé pour passer sa vie à gémir, mais pour jouir de sa divine munificence.

En effet que de maux factices répandus dans la société humaine, qui ne sont que le produit immédiat de notre imperfection morale, qu’une sagesse ordinaire, protégée dans son action par ceux qui tiennent le giron de notre sort, pourrait bannir de ce monde ? Et que de biens à recueillir encore des mains de la généreuse nature, que notre paresse, la plus cruelle ennemie de l'honneur, s'est jusqu’à présent refusée d’apprécier.... Les sciences ont déjà beaucoup diminué la masse effrayante de maux qui assiègent notre courte existence ; mais une fois gouvernées souverainement par une profonde sensibilité, elles embelliront la terre, en la montrant sous l’aspect de tous ses trésors.

Mais là France, le paradis terrestre de l’Europe, où le génie est naturalisé depuis une suite de siècles mémorables ; qui compte seule autant de savans, que tout le reste de cette partie du globe ; dont les veilles de chacun, l’ont déjà enrichie de quelque découverte utile, ne pourrait-elle pas au saint nom de l'humanité,