Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/94

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législateurs respectables, qui ne pensez, n’agissez, et ne respirez que pour le bien, que pour la prospérité de la patrie, que vous avez la gloire de régénérer ; votre décret, tout bienfaisant qu’il est déjà, n'est pas encore érigé sur la base de l’immuable humanité ; il n'est que politique, tandis qu’il devrait être humain par essence ; il ne calmera pas les transes cruelles que l’inquiétude fera indubitablement éprouver à la multitude pauvre, sur la trop facile versatilité du prix du grain[1]; il n’arrachera pas au désespoir et à la mort l’infortuné père de famille, à qui une saison rigoureuse ne permet pas de développer assez de forces physiques, pour gagner seulement de quoi satisfaire au plus bas prix du pain ; et si par malheur nous étions affligés d’une année disetteuse, qu’il lui en succédât une autre ; ce

  1. Les troubles arrivés à Noyon, à Étampes, et dans la majeure partie de la France, relativement à la disette, ou à la circulation des grains, depuis la promulgation de cette loi, prouvent combien mes observations étaient malheureusement justes, et combien il est urgent, d’exécuter en leur entier les mesures que je propose...